samedi 5 mai 2012

Witxes - Sorcery/Geography


En cette soirée pluvieuse, il sera parfait.
Witxes. Par où commencer ? Tout d'abord, prononcez "Witches". Ensuite, c'est un groupe mené par Maxime Vavasseur, dont j'avais déjà parlé ici avec le Scrawls #01, sorte de Best-of qui m'avait très agréablement surpris. On était donc habitués à une finesse musicale qui poussait l'ambient aux croisements de l'electro et du drone le tout dans une atmosphère étrangement éthérée.
Alléchant ? Vous n'avez pas tout vu (ni entendu).



Sorcery/Geography est le nouveau-né de ce projet, et on peut le dire sans craintes, il contient son lot de bonnes choses.

-- sorcery location --
48° 51' 44" N, 02° 22' 40" E


 Unlocation est la porte d'entrée de l'album. Il nous donne le ton. On pose le pied dans le brouillard pour s'y enfoncer, encore et encore. "Unlocation", c'est exactement ça. On est arrivé dans un non-lieu - un endroit qui n'existe que caché dans un coin de notre tête. C'est feutré, et ça a la consistance du cachemire. En même temps sucré, en même temps amer. Des guitares noyées et méconnaissables tant elles sont usées comme un outil d'ambiance - ces cordes effleurées sont un peu la marque de fabrique de Witxes - mais aussi une foule d'instruments, allant du piano au saxo tenor en passant par une magnifique double-basse un peu dans le style de celle-ci.
Witxes s'amuse à l'alchimie. Mélanger un type de musique "populaire" avec des passages folk, jazz ou encore classiques pour les incorporer à son univers décalé et rêveur. Très jolie matérialisation audio de ce que nos amis anglo-saxons appellent le "daydream".
A la fois linéaire, il y a à chaque chanson quelque chose de nouveau. Comme, par ce mélange de sons, de nouveaux sentiments. Des réminiscences, des couches du passé et de l'avenir qui se mélangent dans une peinture de grésillements qui rendront rugueux vos coussins tant ils sont lissés et cotonneux.
Les vagues sonores se croisent, et s’interpénètrent jusqu'à totalement déconnecter chacun de nos neurones. C'est lorsque vous aurez le regard au loin, fixé sur une goutte qui glisse sur la vitre, que Sorcery s'amusera à transporter vos idées dans son monde. Chapardeur. Ensorcelant.
Witxes, l'inventeur du philtre musical ?

Mais cet album ne se résume pas à un simple rêve, ni à un genre de "sauce salade" versée sur les différents types de musiques pour les faire se coller. Witxes est tout bêtement comme une paire de lunettes. Soyeuses. Lorsqu'on les enfile, tout change, tout s'illumine. Tout se floute. Et c'est là, c'est à ce moment précis du premier quart d'heure du disque, que cet imbécile se met à chanter. On arrive au point de non-retour. Oh n'allez pas croire que c'est une mauvaise chose, non, non... mais c'est là, exactement là (48° 51' 46" N, 02° 17' 19" E) que l'on sait que cet album, on va en finir l'écoute. Et qu'on le repassera.
L'air de rien, la tête dans les étoiles, S/G est très fin, très... recherché. Un million de petits sons tout discrets, mais qui donnent toute sa richesse et son expressivité au son. Une multiplicité de layers assemblés avec brio pour un rendu que j'aurais du mal à comparer avec quoi que ce soit d'autre. Son identité, Witxes l'a. Son album de la maturité, aussi. Son originalité, aussi. Sa capacité à vous faire partir loin d'ici ?
Oh, mais c'est bien plus que tout cela, chers amis.
Bien plus...

Pour se procurer le LP  (Humanist Records)
A noter qu'il est en première partie de Christina Vantzou pour le Humanist Rec. Festival le 08/05/12 !
Dispo le 08/05/2012

Pas de mastering par J.Plotkin, dudes.
Mais on m'aurait dit que c'était lui, j'y aurais cru.

Chronique en ligne sur Eklektik Rock dès le 10/05/2012

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