vendredi 20 juillet 2012

Arno Boytel with Space Nomads - Silver Zone and the Destroyer

Part one //

Je ne me souviens que de petits détails. Le blackout m'a littéralement rongé la matière grise... Décidément je n'aurais pas du prendre autant de Jägermeister.
Ce bar me rappelle quelque chose, un air de déjà-vu pourtant je n'ai tout bonnement aucune idée d'où je suis. Le groupe qui joue à quelques mètres devant moi crache un genre de rock noisy, il y a un tambourin, ça tourne, la stéréo fait des trucs étranges. On dirait du vieux rock sorti d'un trou noir - ou alors j'ai encore pris un shot de trop. Dans le doute j'en recommande un.
"Ramène le petit frère !"

Part two //

L'alcool a ce sacré talent de tout mélanger dans votre tête : les images se floutent, les paroles se diluent et la musique elle, ça dépend des moments. J'ai l'impression qu'ils ont supprimés des parties entières. C'est dépouillé comme un far west la nuit. Plein de sable froid, calme avant une tempête. Les six-cordes dialoguent comme deux martiennes, je m'évertue à essayer de comprendre leurs chuchotements mais je préfère me reprendre un verre. Un armagnac cette fois.
J'ai cru que le papier accroché au mur affichait "Arno Boytel, mort ou vif  $5,000" mais en fait ce n'est que le nom. La Silver Zone. Je me fonds au son métallique de la basse qui commence déjà à tabasser.

Part three //

Cette basse me fait littéralement vibrer, j'ai l'impression de retrouver cette sensation que j'avais, entre mon verre de whisky et Joy Division. La gratte se met à crier seule maintenant, comme si elle avait perdue sa partenaire, comme pour faire une parade amoureuse. Soit c'est complètement free, soit c'est moi qui ai pris quelques verres de trop. La répétition me fait entrer dans un genre de transe bizarre, je m'affale sur ma table persuadé que je suis entrain de danser, frénétiquement comme ce bon vieux Ian Curtis.
Mais non, je suis juste a deux doigts du coma sur mon siège, entrain d'écouter les Space Nomads, et leur grand chef de tribu Arno. J'ai l'impression qu'ils jouent dans ma tête, et je tape sur le bord de la table en rythme (enfin je l'espère!) avec la darbouka.
Un chant en retrait... je crois que c'est moi qui me suis mis à chanter...
It's inside!

Part four //

Encore ces réminiscences drone qui font se coller mon t-shirt à ma peau. Les accords façon Harper ont un je-ne-sais-quoi de triste et de cosmique. Et voilà le rock reparti, minimaliste, émotif, je monte sur la table et je danse, comme ce bon vieux Ian Curtis. Toutes les couleurs se barrent, le monde est noir, et blanc. Quelques lumières aveuglantes bordent l'entrée du bar, les seules encore colorées. Du violet from outta space!
La musique clôt cette nuit, et s'étire jusqu'au jour, lui tendant une triste main avec un petit mot. Je n'ai pas pu voir ce qu'il y avait écrit, mais je crois que ça ne parlait pas de moi. Pas de nous.
Tout ça suit son cours, et demain je retourne au bar, je retourne écouter Arno et ses nomades de l'espace, je retourne me retourner la tête à grands coups d'alcool et de rêve.


Arno Boytel with Space Nomads est un mélange rock d'ambient et de post-quelque-chose aux tons colorés, nocturnes et étrangement familiers. On s'y sent chez soi, comme dans les rues de sa ville, une nuit.
A acheter chez le disquaire Souffle Continu pour 7€

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