mardi 27 novembre 2012

Mythological Eoarchean Cosmonauts - Totem Echo

Mythological va nécessiter quelques explications. Tout d'abord dans la manière de composer ce « Totem Echo », un bel album de Black Metal créé notamment au... Casiotone MT-65. Ici donc, point de prose (point de croix, point de tige, point lancé, point de plume..!) mais un bon coup de synthfreak attitude.

Arrêtez ce que vous faites – descendez en bas de l'article et lancez le player Bandcamp.

Mythological Eoarchean Cosmonauts attaque sur une longue piste psyché composée uniquement au casiotone, les sons délavés passés sous delay avec une drum-machine foireuse – et tout aussi séduisante ! Un délire analogique sous-marin bardé de lumières étouffées. Abyssal, bruyant, de plus en plus oppressant. Et puis le monotron se mélange à la flûte en bambou. Toujours ce delay infernal comme si le temps s’emmêlait les pinceaux, hyper-réel, organique, et paradoxalement 8-bit (on le ressent très bien avec les petits bips au début de "Black Stone"). Un sale mélange entre la ganja musicale des années '70, le cinéma bis italien et le trip tribu d'Océanie aux rites bordéliques.

Quant au Black Metal, il arrive, soudain, raz de marée saturé. Ça bruisse et ça crisse de partout, le tambour cheap de la drum-machine transporte au-delà des espérances dans une ambiance jeu-vidéo-rituel. C'est de la sorcellerie !

Pour tout dire, ce melting-pot historique qui fait se rencontrer aliens, natifs, informatique et traditions me fait beaucoup penser au film Slow Action. Car si Ben Rivers nous montre la tête de ces énergumènes perchés sur des îles imaginaires, Mythological pourrait bien simplement s'être rendu sur les lieux et nous livrer un document, aussi précieux qu'erroné, des coutumes musicales locales. Blood of the Black Owl qui se shoote à la vapeur de volcan pixelisée, avec une sacrée dose épique (si si, la partie II de "Black Stone" en témoigne!) inévitablement impossible à prendre au sérieux du fait des claviers perchés. Mais ce charme, ce charme qui fait tout. Ce « Totem Echo » aurait été composé avec les sons du flipper du bar d'en face de chez vous, il en resterait sincère et truffé de magie ancienne.

Un véritable aller-retour vers Nandauwas, où l'on arriverait par la nage dans la cité perdue si chère à Lovecraft (Nan Madol) pour un cocktail mystique molotov. Quelques apparitions, gravures et visions près de la tombe royale et un retour plus effrayant encore que l'arrivée - que représenterait selon moi Underwater II. Ce fantasme que devient "Totem Echo" lorsqu'on l'écoute nous ferait presque rencontrer la faune et la flore, palper des doigts ces monolithes qui bougent lentement.

De l'ambient paumé entre musique ethnique et black metal chiptune.
Du coup, je vais me remettre du Yøga dans les veines.

Version physique limitée pour bientôt.

mardi 20 novembre 2012

Le Caveau de l'Empereur #0