lundi 8 avril 2013

Autumn Grieve - Stray Birds

Do not close your throat.

A la fonte des neiges, l'éternelle naissance sur le retour, qui feuille à feuille émiette la glace pour y faire paraître ses bourgeons de verdure encore blanchie - les cristaux de glace qui rongeaient les branches s'envolent. La noirceur rentre en terre alors que la faune s'en dégage. Les traces des bois de cerf apparaissent sur les souches défoncées, et les rivières sont sillonnées d'eaux si translucides que l'ont pourrait y voir naviguer des hydroïdes.

Le bois d'if des rives pendant gentiment sur les courants encore froids des hivers, comme des mains de racines rances la gorge ouverte buvant l'eau claire. Les roches, timides lévitant, éléments absents des sols maintenant, parcourant les mi-cieux comme les chouettes. Sans bien sûr leurs hululements nocturnes - mais peignant le paysage d'une attention stellaire splendide. Sur le départ, toujours plantant un genou en terre à mon roy, son honneur solaire et ses rayons gras. A simplement marcher sur les lacs hurlants, évitant tant bien que mal les pierres suspendues en l'air en marionnettes granitiques statiques. La tête dans l'herbe humide, les joues saumonées, en observant la lévitation de cailloux et les oiseaux perchés dessus, qui s'ébrouent avant les premières pluies de mai. Tout est délicat, soudain, paisible, à la manière d'un spectateur endormi - et non du calme avant la tempête. Machinalement à arracher quelques touffes d'herbe, l'appel de la marche monte en cœur hululant percé saignant de chaire rose rouée de caresses.




Enregistré en Angleterre, Stray Birds d'Autumn Grieve est l'un des albums de folk les plus aériens, adorables que j'ai entendu. Une voix douce sur un piano discret, quelques cordes et une guitare. Impossible de faire plus classique, mais l'album est si joli et simple qu'il en est très touchant. Une recherche de la sensibilité, à la limite de la comptine, emprunte d'un certain mysticisme. Assis, dehors, en regardant les choses et les gens passer, il prend tout son sens. Richard Skelton n'est pas si loin de la psych-folk d'Arrowwood. Léger, paisible et boisé.

Tout se trouve directement sur le site du projet, avec des packagings beaux et sobres.

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